David Gemmel est un nom relativement connu dans l'univers de la Fantasy. Cet auteur britannique, décédé en 2006, a écrit près d'une quarantaine d’œuvres dont quatre cycles de romans de Fantasy et un cycle de romans historiques. Un prix littéraire portant son nom a été créé en 2009, le prix David Gemmel Legend, qui récompense les écrits de Fantasy écrits ou traduits en anglais.

L'Épée de l'orage est le premier tome du cycle Rigante, qui compte quatre tomes :

- L'Épée de l'orage

- Le Faucon de minuit

- Le Cœur de corbeau

- Le Cavalier de l'orage

Genre du roman : Difficile de bien classer ce roman, tant il flirte avec les différents sous-genres. Je dirais que c'est de la High Fantasy qui, avec quelque modifications, deviendrait de la Low Fantasy (si aucune ville ou pays existants n'est cité, le parallèle avec des peuples historiquement connus est très visible et l'auteur n'hésite pas à utiliser le terme de Highlander ou de Laird).

Du fait de ce rapprochement entre la fiction et la réalité, difficile de trancher entre la Fantasy antique et la Medfan. 

Quant à la thématique, nous sommes dans de la Dark Fantasy, avec une touche de Sword and Sorcery.

La quatrième de couverture : "Parmi les habitants du petit village rigante de Trois-Ruisseaux, vit un enfant marqué du sceau du destin. Né au cours de l'orage qui condamna son père, il se nomme Connavar. Bientôt, les récits de son courage se répandent comme un feu de prairie.

De l'enfant qui a combattu l'ours, il devient l'homme qui a tué le roi ! Il a juré de protéger son peuple et rien ni personne ne pourra se mettre en travers de son chemin. Or une prophétie a prédit l'arrivée d'une armée sans pitié.

Lancé dans une quête contre l'ennemi, Connavar reçoit un don : une épée magique …"

Mon avis : Bon, la quatrième de couverture reprends les éléments de l'histoire, mais ce n'est pas totalement comme ça que j'ai lu le roman. Enfin bref.

D'un point de vue purement émotionnel, ce n'est pas un livre qui me correspond. Je suis très sensible et la Dark Fantasy, ce n'est franchement pas mon truc. Je me suis sentie régulièrement mal, on s'attache – ou pas – à des personnages qui disparaissent à tour de bras. Cet avis est subjectif et n'engage que moi, mais les amateurs du genre apprécieront.

Au niveau technique, le livre est très bien écrit. L'auteur utilise une focalisation interne variable et, même, très variable. Dans un même chapitre, on suit les aventures de plusieurs personnages, dans différents lieux. Dans tout le roman, on ne doit pas être loin de la dizaine, voire de la quinzaine de personnages différents. Ceux d'entre vous qui ont besoin de temps pour s'accrocher à un personnage trouveront la lecture difficile.

Le rythme est soutenu, les événement s'enchaînent, on est tenu en haleine, ce qui, couplé avec le contenu noir de l'histoire, exacerbe les émotions du lecteur. Même si celles-ci m'ont été désagréables, je ne peux que saluer la prouesse de David Gemmel dont l'écriture nous prends aux tripes.

Les personnages, dont Connavar, sont loin d'être parfaits, leur réalité est bien retranscrite. La multiplicité des points de vue nous fait voir certaines choses avec un regard nouveau. Derrière certains comportements que nous aurions tendance à juger, nous découvrons des vérités qui adoucit notre regard et nous remet à notre place, nous rappelant que les apparences peuvent être parfois trompeuses.

Comme je vous le disais, on voit beaucoup de personnages disparaître. Cela se fait souvent de manière inopinée. On se prends un vrai coup sur la tête. On s'attache à un perso, rien ne prouve qu'il va lui arriver quelque chose dans l'immédiat et pouf, le couperet tombe. Sans parler de ces personnages pour qui ça commence mal mais à qui il arrive quelque chose de bien, qui nous donne de l'espoir … Un espoir arraché de façon soudaine.

L'histoire, en elle-même, est plus qu'inspirée de la période qui précède tout juste l'invasion de l'Écosse par les Romains, au début de notre ère. Pour faire simple et ce, même si je n'ai pas menée de vraies recherches pour rapprocher les peuples cités dans le livre avec des peuples existants, l'auteur a prit l'Histoire et en a fait une fiction. Tout est suggéré, au mieux, changé, comme les célèbres tortues romaines qui portent un autre nom dans le livre. Bien joué de la part de David Gemmel, qui a pu écrire comme il l'entendait sans prendre le risque de faire une erreur d'un point de vue historique.

J'ai également trouvé très impressionnant la façon qu'il a eu de traiter les stratégies militaires qui sont très bien décrites. Cela peut être très utile pour ceux qui souhaitent inclure une guerre dans leur intrigue.

Un excellent roman, pour peu que vous ne soyez pas dérangé par la diversité des points de vue et un contenu noir. Mais, pour préserver mon petit cœur trop sensible, je ne lirais sans doute pas les autres tomes.

Si mon avis vous a donné envie, foncez l'acheter Rigante, vol. 1 : L'épée de l'orage