• Le NaNo : quésako ?

    Le NaNo : quésako ? 

     

    Je vous en avais parlé pour la première fois ICI.

     

     

    Derrière le NaNo, ou NaNoWriMo se cache le National Novel Writing Month. Le mois national d'écriture de roman, en français. Sachant qu'aujourd'hui, il faut comprendre international à la place de national ;)

     

     

    Derrière cet intitulé un peu énigmatique se cache un projet/défi d'écriture assez particulier. L'objectif ? Écrire un roman de 50 000 mots en un mois, soit trente jours. Traditionnellement, c'est au mois de novembre qu'à lieu cet incroyable événement, avec pour limite absolue le 30 novembre à minuit.

     

     

    La première édition du NaNo a eu lieu en juillet 1999 et ne comptait que 21 participants. Vous me direz, pourquoi novembre, alors ? La réponse est très simple : pour profiter du mauvais temps;)

     

     

    Depuis, le concept s'est développé et a dépassé les frontières. Aujourd'hui, ce sont des centaines de milliers de participants à travers le monde qui se lancent dans cette incroyable aventure.

     

     

    Une vraie communauté s'est développée, grâce à laquelle chacun trouve de l'aide et, surtout, une très grosse source de motivation. On n'est pas tout seul derrière son clavier. Des rendez-vous IRL (comprenez, dans la vie réelle) sont organisés et c'est ainsi que des petits groupes se retrouvent dans des cafés, bibliothèques et librairies pour écrire.

     

     

    Qu'y gagne-t-on, au fait ? De la satisfaction personnelle. Une connaissance de ses limites. Et de la fatigue. Beaucoup de fatigue. Mais avec le sourire:P

     

     

    Je vais vous parler de mon expérience personnelle. C'est grâce à une amie écrivain que j'ai découvert le NaNo. Au début, je n'étais pas spécialement très intéressée. Le simple fait qu'il y ai un objectif fixé me perturbait, car contraire à ce que je suis. Et puis, 50 000 mots … C'est un chiffre qui fait peur, je n'ai jamais écrit autant.

     

     

    Puis je me suis dis qu'il fallait que je me lance. Je me suis compliquée la tâche dès le début. En effet, j'ai décidé de partir sur le genre Fantasy, avec une histoire dont je n'avais rien. Juste deux, trois fiches personnages griffonnées quelques jours avant et une ou deux idées de bases. Mais à part ça, je n'avais rien. Le monde dans lequel se déroulait l'histoire n'existait pas, je n'avais pas pris le temps de le créer.

     

     

    Je ne pouvais faire confiance qu'à mon imagination. Et, heureusement, celle-ci ne m'a pas laissée tomber. J'ai donc écrit, encore et encore, tous les jours. Mon entourage était prévenu. Faire le NaNo oblige à se concentrer sur l'essentiel : l'écriture. J'ai été envahie par une boulimie de mots qui s'enchaînaient sur mon écran. La relecture, la correction : ça n'avait pas d'importance.

     

     

    Je n'avais pas le temps de me poser des questions. Il fallait que j'écrive. Si je bloquais sur une scène, je la laissais et je passais à une autre. Sur le site du NaNo, une moyenne de mots journaliers à faire est donnée : 1667 mots par jour. Mais je refusais de me contenter juste de ça. J'ai eu un seul jour, au début, où je n'ai rien écrit. Ça a été le seul, une petite pause qui m'a permit de vraiment m'immerger.

     

     

    Mais à côté de ça, je donnais mon maximum. J'étais toujours angoissée par ces 50 000 mots. J'avais peur que le quotidien me rattrape et que je me retrouve bloquée pour un oui ou pour un non. Le stress me donnait une énergie incroyable.

     

     

     

    Tous les soirs, juste avant minuit, je comptabilisais mon total de mots et je mettais à jour le compteur. J'éprouvais une grande fierté à voir mes statistiques dépasser la moyenne, à voir le nombre de mots restants diminuer.

     

     

    Je suis une personne qui manque de confiance en elle. Me donner à fond, voir mes capacités, bien plus élevées que je ne le pensais, me faisait chaud au cœur. Bien sûr, il y a eu des moments difficiles. Enfin, un, en particulier : j'arrivais au terme de ce défi, j'atteignais les 50 000 mots. J'avais passé 8h de ma journée à écrire. Je voyais la lumière au bout du tunnel.

     

     

    Et là, le drame. À mesure que j'écrivais, je réunissais chacun de mes chapitres dans un même document, puis je supprimais le fichier du chapitre. La belle erreur. Le chapitre que j'avais passé l'après-midi à écrire, soit 2700 mots, s'était envolé. Impossible de le retrouver. Et pour cause : j'ai supprimé le fichier avant d'en copier coller le contenu.

     

     

    Sincèrement, j'avais les larmes aux yeux. Après avoir cherché pendant plusieurs heures un moyen de récupérer le fichier, je me suis résolue à essayer de tout réécrire. J'ai récupérer un certain nombre de mes idées, mais pas tout. Ça m'a valu de me coucher à 4h du matin. En 24 heures, j'ai écris, en incluant les mots de ce chapitre disparu, environ 10 000 mots.

     

     

    18 jours. Sur les 30 jours de défi, j'ai mis seulement 18 jours pour atteindre le quota de 50 000 mots. Je sais, c'est ridicule alors d'avoir fourni autant d'efforts à cause de ce chapitre : 2700 mots en un peu plus d'une dizaine de jours, c'était facile à faire.

     

     

    Je ne le regrette pas. C'était devenu une lutte avec moi-même. Je m'étais tellement persuadée d'être enfin arrivée au bout que ralentir n'était pas une option. Je n'allais pas laisser ce souci m'arrêter dans mon élan.

     

     

    Et ensuite ? Je n'ai pas rouvert mes fichiers pendant plusieurs jours. Je n'ai plus rien écrit. J'étais dégoûtée d'écrire, je ne supportais plus l'univers que j'avais crée, je ne voulais plus voir mes personnages. Avant la fin officielle du NaNo, je me suis lancée dans une petite relecture, histoire de. Mais j'ai rapidement abandonné.

     

     

    J'ai préféré me concentrer sur l'avancée d'une autre copine de Nano. Elle aussi, s'est retrouvée face à un souci. Par solidarité, je me suis couchée à 2h du matin pour lui apporter mon soutien. Ce fut le dernier effort que j'ai concédé au Nano.

     

     

     

    La fatigue de ces 18 jours, ajoutée au poids du quotidien (je suis aussi maman d'enfants en bas âge) est quelque chose que je ne souhaite pas spécialement revivre. Mais elle m'a apportée énormément de choses. Le NaNo m'a vidé de mon énergie, mais il m'a surtout fait grandir, en tant qu'écrivain. Je sais que, en cas de doute, je me rappelle toujours que j'ai été capable d'écrire 50000 mots, voir plus, en 18 jours. C'est très motivant.

     

     

    Qu'en est-il, d'ailleurs, de ce début de roman ? Je compte le finir, j'ai prévu de créer l'univers qui lui sert de cadre. Mais pas maintenant, j'ai d'autres projets, avant. Je l'ai mise à la disposition de certains de mes amis écrivains, sachant qu'il ne sont pas obligé de le lire. C'était surtout pour respecter la promesse que je leur avais faite, en début de récit. Deux personnes l'ont lu en intégralité, une troisième l'a commencé.

     

     

    Les deux avis que j'ai eu sont très, très positifs. Tous deux m'ont dit qu'ils avaient du mal à croire que c'était un premier jet, parce que c'était très bien écrit. Je vous laisse imaginer mon émotion face à ces compliments. C'est là un autre effet du NaNo. Je prends peu à peu confiance en moi:)

     

     

    Cet article est un peu long, je m'en excuse. Mais c'est que j'avais beaucoup à dire !!! Je vais terminer avec juste un petit conseil : le NaNo est à essayer au moins une fois dans sa vie d'écrivain. Vous n'avez pas besoin d'attendre Novembre prochain. Vous n'avez pas besoin d'écrire 50 000 mots en un mois. C'est l'idée du défi qui est primordiale. Pas tout le temps, mais juste une fois;)

     

    Avez-vous participé au NaNo ? Aimeriez-vous essayer ? N'hésitez pas à laisser un commentaire ;)

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 14:33

    Je pense que cette année, si c'est possible, je participerai au NaNo avec mon autre projet ^^

     

    Tu sais si tu vas retenter l'expérience en novembre prochain ? smile

    2
    Nomade
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 14:33
    Nomade

    Bravo pour ce Nano, j'ai essayé cette année mais ce n'était pas pour moi. J'ai atteint 25 000 mots, impossible d'écrire sans retours en arrière, alors je n'ai pas pu avancer comme je le voulais. Ce texte est encore en cours, je ne suis pas pressée.


    Je compatis pour l'épisode perdu, c'est dur à encaisser, surtout quand on a bossé sur un extrait et que le résultat nous plait. Et on a beau recommencer, reprendre les idées, ce ne sera jamais le même texte.


    Bon courage pour la suite de ce projet.

    3
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 14:58

    Je savais que tu répondrais oui, Zaha wink2

    Je ne sais pas encore si je ferais le prochain. Tu sais comme je suis : pas du genre à réfléchir sur ce que je ferais à telle ou telle date winktongue

    Nomade, c'est sûr, il y a toujours une part de frustration à perdre un écrit qu'on aimais bien. Pour le NaNo (mais tout simplement pour l'écriture en générale), les retours en arrières ne sont pas idéaux. Tu voulais améliorer ce que tu avais déjà écrit ?

    4
    Nomade
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 15:35
    Nomade

    Oui ce n'est pas idéal mais je n'arrive pas à travailler autrement. J'ai conscience que c'est ce qui me freine beaucoup, mais je travaille sans plan (je pourrais en faire un mais je sais déjà que je ne m'y tiendrais pas) alors je reviens beaucoup la structure, l'ordre des événements et tant que ça ne me convient pas (dans l'ensemble je veux dire car il y a toujours des corrections à faire), je n'arrive pas à avancer.

     

    5
    Mirowshka
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 16:02

    pfiuuuu j'suis arrivée au bout :D

    Je savais pas le coup du mois de novembre. Moi je me disais c'est débile car c'est un mois hyper chargé mais y avait une raison lol

    C'était vraiment exceptionnel ce nano en 18 jours. Finalement, ça t'as réussi cet objectif lol. Non mais j'ai l'impression à te lire que c'était quand même bcp bcp de stress ^^

    Mais c'est terrible 50k mots parce que moi j'en suis pas encore la en bcp plus de temps ^^ la preuve après ces 18 jours intensifs t'as du faire une pause. c'est surement mieux de travailler de manière un peu moins soutenue pour ne pas se dégoutter.

    En tout cas, je te félicite encore parce qu'en plus ton texte est super :D

    6
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 16:13

    Je travaille également sans plan, je laisse l'écriture se faire d'elle-même. Il m'arrive de relire, mais simplement pour relancer mon inspiration et voir les possibilités que j'aurais pu louper.

    J'ai déjà eu l'occasion de voir des petits soucis comme ceux que tu décris, mais généralement, je les laisses et je note le tout dans un petit coin de ma tête (ou sur papier).

    Pour le Nano, par exemple, j'avais écrit tout un début de scène qui ne suivait pas ce que j'avais écris. Un jour que je mettais de l'ordre pour comptabiliser les mots, je me suis rendue compte que j'avais poursuivis l'histoire en oubliant ce passage. Mais, heureusement, j'ai trouvé une autre façon de l'intégrer ;)

    Le but d'un premier jet, c'est avant tout de poser les idées, telles qu'elles viennent. Je pense que c'est encore plus important pour quelqu'un qui a une écriture intuitive, car on entre dans une logique où on laisse faire, on laisse l'histoire se construire. On peut lui donner certains objectifs, mais on lui laisse et, surtout, on laisse (jamais on a vu autant de répétitions de "laisse" dans un même message lol)  aux personnages le soin de choisir le chemin qui leur convient le mieux ;)

    Comme on dit, toutes les routes mènent à Rome wink2

    7
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 16:16

    Moi aussi je l'ai terminé ! ^^

    Et je sais déjà que je vais le refaire cette année, et l'année suivante, et... xD

     

    Comme toi j'étais effrayé par les 50000 mots. Mais ça m'a finalement appris plein de trucs :)

    8
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 16:24

    @Miro : Pour moi qui n'aime pas trop planifier, ni me fixer d'objectifs précis, c'était effectivement du stress, mais un stress positif. Merci encore pour tes compliments kiss

    @Octa : Au final, oui, 50 000 mots, une fois qu'on les a fait, ça fait beaucoup moins peur wink2.

    Merci pour ton témoignage qui rejoint bien le mien ^^

    9
    Mercredi 21 Janvier 2015 à 23:46

    Bonsoir kohana

    A te lire, quelle motivation tu déchaînés ! Je viens justement d acheter le livre du Nano de Chris BATY 'écrire un roman en 30 jours', je vais commencer d'ici la semaine prochaine et remettre mon blog a zéro avec 'avancement, je trouve que c'est une bonne idée de partager comme toi, surtout avec les encouragements des lecteurs et a.autres auteurs ayant un jour ou l'autre eu besoin d'aide

    Encore bravo et merci pour tes partages

    Patrick

     

    10
    Jeudi 22 Janvier 2015 à 14:03

    Merci pour ton commentaire, Patrick et, de rien ^^

    En tant que débutante, je me suis aperçue que de lire l'avancée d'autres auteurs (comme Anna Lyra, par exemple) faisait perdre à l'écriture ce côté inaccessible. C'est une passion qui souffre de nombreux préjugés, malheureusement.

    C'est rassurant de voir que nous ne sommes pas les seuls à surmonter un certain nombre de difficultés. Et l'entraide est nécessaire, selon moi, dans ce domaine tout particulier smile

    N'hésite pas à nous faire part de ton impression sur le livre de Chris BATY, le "père" du NaNoWriMo.

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