• Tendanô, semaine 25 : mon travail sur les intrigues

    Tendanô, semaine 25 : mon travail sur les intrigues

     

     

    Mine de rien, travailler ses intrigues en profondeur demande du temps, beaucoup de temps. Et quand le quotidien s'en mêle, le délai s'allonge. C'est pour cette raison que je n'ai pas fait de petit bilan, la semaine dernière : je n'aurais pas eu grand-chose à dire de plus par rapport à la semaine d'avant.

     

     

     

    Un autre effet indésirable : j'ai ressenti, ce week-end, un très gros manque d'écriture. Cela va vous sembler fou, mais j'avais de vraies grosses angoisses, comme une junkie en manque. J'ai pu apaiser un peu cette sensation en commençant à apposer des annotations sur mes brouillons en vue des premières réécriture. Mais ce n'est vraiment pas un moment agréable.

     

     

    Au jour d'aujourd'hui, j'ai fini le travail d'approfondissement d'une de mes intrigues secondaires. J'avais déjà écrit les chapitres liés à cette intrigue qui se déroule au début de mon histoire et j'ai même les chapitres qui la raccordent à l'intrigue principale.

     

     

    J'ai commencé le travail sur une autre de ces intrigues secondaires la semaine dernière. J'avance un peu au ralenti car je dois régulièrement retourner sur mon monde pour peaufiner certains détails. Je pense que c'est assez logique, quand on écrit pour la première fois un roman (ou n'importe quoi d'autre) d'y aller à tâtons, de ne pas être très efficace. Sans compter que j'ai quelques soucis de fatigue suite à des insomnies assez récurrentes, ces derniers temps. Ce genre de détails contribue à me ralentir un peu plus.

     

     

    Maintenant que j'en ai fini avec le développement de cette première intrigue, je me suis dit que je pouvais vous expliquer un peu comme je procédais. Je vous préviens, je ne vais pas vous apporter de grandes révélations, c'est, à mon humble avis, l'une des méthodes les plus utilisées.

     

     

    Elle est assez simple, au demeurant et assez répétitive (ce qui est plutôt gênant pour moi, mais je garde le sourire et je continue). J'utilise des outils que l'on connaît tous depuis la sixième : le schéma actanciel et, surtout, le schéma narratif. Ce dernier est d'ailleurs l'ingrédient prédominant, auquel j'associe le concept des poupées russes. Je vais y revenir.

     

     

    Pour ceux qui me découvrent, il faut savoir que je fais partie de ces écrivains qui ont une écriture dite intuitive. Un peu à l'image de Stephen King, je ne sais pas vraiment à l'avance ce que je vais écrire. Bien sûr, j'ai quelques petites scènes par ci, par là, mais pas de réel fil conducteur. L'histoire se construit à mesure que les mots apparaissent.

     

     

    Le petit souci avec ma façon d'écrire, c'est que, si je m'en sors bien sur un récit court, je me retrouve bloquée au bout d'un moment, sur un texte beaucoup plus long. En effet, il y a plusieurs intrigues qui se mettent en place, la principale, mais aussi les secondaires. Et comme je ne suis qu'un être humain, écrivaine débutante de surcroît, je finis par m'emmêler un peu les pinceaux.

     

     

    J'avais déjà remarqué cela, lorsque j'ai fait le Nano (50 000 mots) et je l'ai constaté à nouveau pour mon Tendanô (qui, en l'état actuel, atteint les 42 000 mots environ). Je n'arrivais plus à écrire, je n'avais plus la même inspiration, la même motivation. Mon cerveau me signifiait ainsi qu'il fallait que je remettes de l'ordre dans tout ça, que je devais réparer les petites erreurs si je voulais continuer.

     

     

    Voilà comment j'en suis arrivée là, à travailler mes intrigues. Contrairement à ceux qui prépare déjà le contenu de leur roman en amont, je me contente juste de tout remettre à sa place. Au début, je ne savais pas trop comment procéder. C'est une petite analyse faite comme ça, pour m'amuser, qui m'a aiguillé. Je relisais la définition de ce fameux schéma narratif, ainsi que celle du schéma actanciel, deux éléments qui, à l'origine, ne m'avaient jamais vraiment intéressés plus que ça. Je n'ai rien contre l'idée de suivre une ligne de conduite définie : c'est le fait de m'y enfermer volontairement qui me dérange, je trouve que ça coupe toutes les autres possibilités. Voilà donc pourquoi j'avais laissé cela de côté.

     

     

    Mais étant donné que, au moment de cette lecture, je n'avais pas grand-chose à faire, je me suis amusée à penser à chacune de mes intrigues et à voir si j'avais appliqué de manière inconsciente ces deux schémas. Et, en effet, c'était le cas. Je ne dis pas que vous devez, de ce fait, impérativement penser au schéma narratif voire actanciel de votre histoire avant de l'écrire !!! Non, très sincèrement, si vous êtes du genre à écrire l'histoire comme elle vous vient, continuez.

     

     

    Je suis, au final, allée plus loin dans cette petite analyse en me penchant juste sur deux ou trois chapitres, en dehors du rapport avec les intrigues. Et là aussi, j'ai pu voir que chacun de mes chapitres suivait son propre schéma narratif. D'où l'idée, ensuite, du concept des poupées russes. Chaque étape du schéma narratif général se décline au travers d'un autre schéma narratif. Un schéma narratif pour la situation initiale, un autre pour l'élément déclencheur, encore un pour chaque péripétie etc.

     

     

    Comme je suis assez aventureuse et que j'aime bien tester de nouvelles choses (les esprits mal tournés, merci de passer votre chemin), j'ai appliqué cette sorte de mise en abyme sur les intrigues de Tendanô qui étaient déjà bien dessinées dans mon esprit.

     

     

    Et ça a marché comme sur des roulettes. J'avais enfin trouvé la méthode qui me convenait le mieux pour retravailler mes intrigues. Enfin, la méthode … Une partie de la méthode. Se contenter d'appliquer des schémas narratifs et actanciel, c'était loin d'être suffisant.

     

     

    Parmi mes points faibles en écriture se trouve celui de la qualité de la description. C'est un point que j'essaie de bien travailler, mais c'est vrai que, dans un premier jet, l'étalage de mes idées prime sur la précision de mes descriptions.

     

     

    Pour aller à l'essentiel (et parce que cet article est déjà bien long), voici donc la méthode finale que j'applique pour bosser mes intrigues :

     

     

    - J'utilise, pour commencer, la méthode QQOQCCP ( Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ?  ) … Je l'utilise à peu près sous cette forme-là.

     

    - J'écris mon schéma actanciel, en intégrant quelques petites notes pour chaque personnage.

     

    - Je réfléchis à l'expression des différents sens : goût, odorat, vue, ouïe, toucher, mais aussi émotions. Je tiens à préciser que, lorsque je parle d'émotions, je ne note pas les émotions que je veux faire ressentir à un lecteur éventuel, mais ceux qui découlent naturellement de chacune des situations. L'expression émotionnelle dans un récit est très importante pour moi, mais je me refuse à décider arbitrairement de ce qu'elle doit être.

     

    - Je pose clairement le schéma narratif. Je ne décide pas de ce qu'il doit être, puisque, en soit, il est déjà là, dans mes écrits.

     

     

    Chacune des ces étapes, je les applique d'abord à l'ensemble de l'intrigue, puis je les répète pour chaque décomposition des étapes du schéma narratif général (à la fin de cet article, je ne supporterais plus de lire schéma narratif, trop de répétitions tue la répétition lol). A noter que, évidemment, le travail d'ensemble sur l'intrigue en elle-même sera beaucoup plus vague que celui sur chaque étape.

     

     

    Voilà, vous en savez plus sur ma façon de travailler. N'hésitez pas à me dire si cela n'a pas été assez clair, je ne suis pas la plus douée dès qu'il s'agit d'explications. Et, bien sûr, je vous invite à m'en dire plus sur votre propre manière de procéder en commentaires :)

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  • Commentaires

    1
    Sarah
    Lundi 8 Juin 2015 à 17:42

    Merci Aurélia ! Ton article me motive car je bloque aussi. J'ai tenté tous les qqqcp mais le P est un pb, le fameux "pourquoi" qui je l'espère va faire tilt dans ma tête un soir en me lavant les dents par exemple ;-) Mais je crois, en te lisant, que ça vaut peut-être la peine de prendre un grand moment, comme tu dis, pour remettre de l'ordre et pourquoi pas, retravailler sur des bases fiables comme les schémas. Je vais cogiter là-dessus. Parce qu'en effet, on peut se dire que ça viendra "comme d'hab" en écrivant, mais... peut-être pas. Il n'y a pas de mal à tenter autrement. Bravo et contente pour toi que ça se soit bien débloqué !

    2
    Lundi 8 Juin 2015 à 17:58

    Merci Sarah, je suis vraiment contente que mon article te motive ^^

    Au début de l'écriture de Tendanô, je me suis dit, comme toi, que ça viendrait en écrivant, qu'il y avait des phases avec et des phases sans ... Mais en voyant que ça me faisait exactement la même chose que pour mon nano et en voyant surtout que ça ne revenait pas, je me suis dit qu'il y avait autre chose.

    Le fait est qu'il faut, à un moment donné, s'y mettre sérieusement et bosser dans le vrai sens du terme. Ce n'est que mon avis, mais je pense que d'alterner entre les périodes d'euphorie et le travail pur et dur est vraiment une bonne méthode pour ceux qui ont, comme nous, une écriture assez intuitive. Au lieu de partir de rien, on réorganise ce qui existe déjà pour y voir plus clair. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de supprimer certains passages qui, au final, apparaissent comme inutile.

    Petite chose que j'ai oublié de préciser dans mon article : je m'intéresse tout d'abord à mes intrigues secondaires. L'intrigue principale viendra à la toute fin, j'ai l'impression que ça sera plus facile à traiter une fois le reste fait.

    Pour la question du "Pourquoi ?" qui te bloque : pour moi, ce pourquoi signifie "à quoi sert ce passage ou cette scène ou ce chapitre, mais aussi ces personnages. Je ne sais pas si ça t'aidera wink2

    3
    Mercredi 10 Juin 2015 à 23:29

    C'est très intéressant à savoir.

    Ce qui est encore plus intéressant, c'est de se rendre compte que, sur papier, on travaille de la même manière toi et moi, alors qu'on est si différentes !

    Je trouve ça très drôle ! ^^

    4
    Jeudi 11 Juin 2015 à 13:50

    C'est vrai que c'est assez marrant à constater winktongue

    Je pense que, au fond, la quasi totalité des écrivains utilisent les mêmes ingrédients, mais q'il y a juste la quantité, le matériel utiliser et même l'ordre d'incorporation qui change ^^

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    5
    Vendredi 12 Juin 2015 à 17:19

    Je fonctionne aussi de cette manière (à peu de choses près) :) Mais quand je crée mon schéma narratif, je pars de la fin et je remonte le temps.

    Bien sûr, après j'écris dans l'ordre winktongue

    6
    Samedi 13 Juin 2015 à 14:01

    Commencer de la fin et remonter le passé est une méthode pas mal utilisée aussi smile

    Celle-là, même si je voulais, je pourrais jamais tester, je connais pas spécialement la fin de mes histoires lol

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