Nous n'avons pas tous la même approche, face à la lecture. Que notre façon de lire soit conditionnée par l'offre exposée dans les rayons ou non, nous possédons tous une identité littéraire propre qui offre la possibilité à des milliards d'histoires de se créer, de vivre … D'exister, tout simplement.

A mon sens et, je suis sûre qu'un certain nombre d'entre vous seront d'accord avec moi, l'écriture est la plus belle des inventions de l'Homme. Des choses inutiles, aussi bien des objets que des besoins, ça, nous en avons fait énormément … Mais celle qui nous caractérise le mieux, c'est quand même l'écriture.

Et, avec elle, la lecture. C'est sur ce point que j'ai envie de m'étendre, aujourd'hui. Ces derniers temps, j'ai pas mal observé ma modeste bibliothèque. Mon manque de moyens fait que je possède peu de romans, une quarantaine, voire, une cinquantaine, peut-être. Et plus je les regardais, plus je me suis rendu compte qu'il y avait des choses qui revenaient.

C'est assez drôle, car, quand je choisis un livre, je me laisse toujours guider par mon intuition. Je me préoccupe rarement du nom de l'auteur et, la plupart du temps, je ne lis même pas la quatrième de couverture. Je pense que, ce qui joue le plus dans mes choix, c'est le titre et la couverture. Ça peut paraître bizarre, dit comme ça, mais j'aime l'idée de subir le moins d'influences extérieures possibles.

Je ne m'intéresse pas à un livre parce que tel auteur l'a écrit, parce qu'il est estampillé best seller. Il y a quelques temps encore, je ne me préoccupais même pas des éventuelles recommandations de mon entourage. J'essaie de faire un peu plus attention à ce que l'on me conseille, mais plus dans l'idée première de partager avec la personne sur cette lecture qu'elle a aimée.

Seules les histoires racontées m'intéressent. Quand je vais dans le rayon livres d'une grande surface ou dans une librairie, je fais systématiquement le tour de chaque rayon, quel que soit le genre mis en avant. J'essaie toujours de garder une oreille attentive au moindre appel.

Mais force est de constater, au vu des ouvrages que je possède, que je choisis toujours la même chose. Je crois que je pourrais appeler cela la loi du 95. (mais non, pas le département du Val d'Oise:p). Je vous explique :

- 95 % de mes livres appartiennent au genre Fantasy. Pour quelqu'un comme moi qui accorde une grande importance à la rêverie, au pouvoir illimité de l'imagination, au droit de penser à l'impossible, c'est un genre qui me correspond tout à fait. Et pourtant, je ne cherche pas à fermer la porte aux autres styles littéraires (sauf l'horreur, là, c'est trop pour moi lol)

- 95 % de mes romans ont une ou des histoires d'amour en élément central. Au naturel, j'ai tendance à être romantique, l'amour a toujours bercé mon imagination. Là encore, ce n'est pas volontaire : comme je l'ai dit plus haut, je lis très peu les quatrième de couverture, je ne connais donc pas forcément le contenu du livre.

- 95 % sont écrits par des femmes. Alors, là, je ne sais pas non plus d'où ça sort, vu que je ne prête pas spécialement attention au nom de l'auteur. Mon côté féministe qui ressort ? Mon côté féministe romantique même, vu que j'ai l'impression que les histoires d'amour sont mieux racontées par des femmes ? Non, là, je n'ai vraiment aucune explication.

- 95 % appartiennent à des séries en plusieurs tomes. Parce que, plus c'est long, plus c'est bon. D'accord, je sors lol. Plus sérieusement, lorsque je pense à quelque chose, une histoire ou n'importe quoi d'autre, je peux rester focalisée dessus un bon moment. Un lien, peut-être, je ne sais pas.

- 95 % de mes romans possèdent, comme autre élément central de l'intrigue, une espèce de lutte épique (enfin, épique, après, c'est relatif) entre le bien et le mal, l'existence d'un affrontement de'unegrande ampleur. J'ai toujours été assez touchée émotionnellement par les grands faits qui ont construit notre monde. C'est le principal lien que j'ai trouvé.

- 95 %, enfin, correspondent à mon identité en tant qu'écrivain. A ce que j'aimerais retrouver dans mes histoires. Et là, à l'instar de l'éternelle question de savoir qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier, on peut se demander qui de mes lectures et de mes écrits a façonné l'autre. Mais ça, j'en parlerais une autre fois.

Et vous, quel type de lecteur êtes-vous ? Y retrouvez-vous des corrélations avec ce que vous êtes, ce que vous aimez, ce que vous écrivez ? Rien ne vous empêche aussi de me poser n'importe quelle question visant à valider, ou pas, cette fameuse loi du 95 (qui n'est pas universelle, je tiens à le préciser). A vos claviers :)